S’il est un rallye mythique dans le monde du tout-terrain, c’est bien le Rallye des Cimes, premier du genre, dont on fêtera en septembre la 59e édition ! Surfant sur la vague des épreuves historiques, l’Ecurie des Cimes, en collaboration avec la municipalité de Cambo-les-Bains, a organisé, du 19 au 21 juin, le premier « Cimes l’Historique » sous forme de concentration.
Texte et photos Jean-Luc Fournier
La première édition de cette évocation du Rallye des Cimes d’antan a rencontré un succès immédiat. Les demandes d’engagement ont afflué, et Félix Bosom, l’organisateur, a été obligé de « bloquer le compteur » à 93 équipages – tous sur des véhicules antérieurs à 1987 – alors qu’il avait reçu 150 demandes d’inscription ! Si « Les Cimes » ont une telle aura, c’est, sans doute, à cause de sa genèse étonnante, de sa situation exceptionnelle et de quelques personnalités intimement liées à son histoire.
Tout a commencé par quelques paris lancés entre Basques. Un restaurateur de Licq-Atherey, Sauveur Bouchet, était le seul à utiliser sa Jeep pour aller chercher le lait frais dans les alpages. Il y allait par jeu or, pour chaque Basque, le jeu est un enjeu ! Certains se sont donc dit qu’ils pourraient aller plus vite que l’ami Sauveur… De fil en aiguille, l’idée d’organiser une épreuve entre la Haute et la Basse Soule, au milieu de la forêt de chênes d’Iraty, et en Labourd et Navarre, était née. La première édition du Rallye des Cimes eut lieu en 1951. Après une interruption de 1954 à 1959, l’épreuve se déroula ensuite régulièrement à partir de 1960. Sauveur Bouchet inscrivit logiquement son nom au palmarès lors de l’épreuve inaugurale. Pendant longtemps, seules les Jeep – achetées aux surplus américains – furent capables d’affronter la rudesse des pentes et de franchir les chemins muletiers pavés de cailloux de mauvaises intentions.
Avec la complicité de Charles Iriat et sous l’égide de l’A.C. Basco Béarnais, l’épreuve prit de l’ampleur et les autos évoluèrent. D’abord en greffant des mécaniques d’Alfa Romeo 1600 dans des caisses de Jeep, ensuite avec l’arrivée de… Belges. Léopold Muschang, concessionnaire Renault à Arlon, dans les Ardennes belges, venu en vacances au Pays Basque, découvrit le Rallye des Cimes et s’y engagea avec ses 4L modifiées (caisse et moteur). Gaby Camou, propriétaire de l’hôtel éponyme à Uhart-Cize, raconte : « Je l’ai hébergé ainsi qu’Edmond Pery, le truculent créateur d’Apal. De sacrés personnages, toujours prêts à faire la fête avant la course. Le parking de l’hôtel servait d’atelier à ciel ouvert et le carrossier d’à côté n’en revenait pas de voir « les Kiki la tôle » comme il les appelait, préparer leurs autos à coups de marteau et de scie. Ce qui ne les empêchait pas d’aller au village en empruntant le corbillard, une bière à la main, avant de continuer à faire la fête à Saint-Jean-Pied-de-Port où se situait le parc fermé. » [...]
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