Lorsque l’on fait connaissance avec la famille des Coupes Renault, on rencontre une multitude de visages sympathiques. Tout commence avec la célèbre R8 Gordini mais c’est bien la R5, et ses multiples versions, qui aura eu le plus long règne au sein des pelotons français : seize saisons de course, de la 5 LS à la GT Turbo.
Texte Lionel Robert – Photos Philippe Maitre
Commençons par une rapide présentation de l’arbre généalogique. En 1966, la Coupe R8 Gordini est lancée. D’abord le 1 100 cm3 puis le 1 300 jusqu’en 1970. Viennent ensuite quatre saisons de Coupe R12 Gordini. C’était une bonne voiture mais qui a souffert de l’aura extraordinaire de la R8, ainsi que du passage de la propulsion à la traction. En 1975, Renault choisit la R5 LS kitée comme support de la Coupe, voiture « quittée » deux ans plus tard au profit d’une vraie sportive de la gamme : la Renault 5 Alpine. Après l’intermède LS, Renault retrouve aussi un symbole, le nom Alpine, censé apporter la même image que l’appellation Gordini quelques années auparavant. Et puisque l’on en est à parler d’image, l’arrivée du Turbo en 1982 est une belle application marketing des premiers succès obtenus par la marque en Formule 1. La R5 Alpine Turbo succède donc en 1982 à la R5 Alpine « tout court ». Trois saisons de Coupe pour le modèle essayé dans cet article avant que la saga R5 ne se poursuive avec la GT Turbo jusqu’en 1990.
Alain Viallix, le propriétaire de l’auto (voir encadré), a acheté en 2011 cette R5 quasiment conforme au règlement de l’époque. Seuls le déplacement de la batterie dans le coffre arrière ainsi que le frein à main hydraulique avec répartiteur de freinage ne sont pas d’origine. Montant de cette acquisition : 7 000 € mais Alain a ensuite confié la voiture pour une révision complète à un préparateur bien connu : Luis Quintino. Celui-ci, qui possède son atelier à Artigueloutan, dans le Béarn, était déjà le préparateur d’Alain il y a 30 ans ! Il faut donc ajouter le coût de la remise en état pour obtenir le vrai prix du plaisir que s’est offert Alain (voir l’encadré sur la préparation effectuée).
Rendez-vous au Bugatti
En ce début décembre, il fait froid mais un beau soleil nous permet d’admirer la petite R5 sous toutes ses coutures. Notre photographe s’en donne à coeur joie et moi-même je suis ému de retrouver une voiture, certes modeste par rapport à nos précédents essais, mais qui fut la toute première auto que j’ai pilotée sur un circuit fermé avant même mes 18 ans. C’était sur le circuit Bugatti, déjà, mais un circuit fort différent de maintenant. Du tracé de l’époque ne subsistent que le double droit du garage vert et le premier S bleu. Tout le reste du circuit fut un jour ou l’autre modifié. Après avoir laissé à Alain Viallix le soin de chauffer l’auto et lui permettre de retrouver trente ans après ce circuit Bugatti, je pénètre à bord. Le chapitre installation est vite bouclé : pas de contorsion pour se glisser dans le siège, la forme de la voiture et de ses ouvrants reste de série tout comme le tableau de bord de la 5 Alpine Turbo de route. Permettez-moi une parenthèse à destination des plus jeunes : à cette époque chez Renault, il y avait l’appellation 5 Alpine puis 5 Alpine Turbo pour deux modèles sportifs successifs qui conservaient la totalité de la ligne extérieure du modèle de base. Parallèlement à cela, est née la Renault 5 Turbo, une voiture bodybuildée équipée d’un moteur central arrière. Cette voiture, qui conservait un vague air de ressemblance avec une R5 à laquelle on aurait démesurément gonflé les ailes, était une véritable voiture de sport sans lien technique avec la voiture de série. A bord de la 5 Alpine Turbo, c’est donc un environnement familier de berline sportive qui m’accueille. Seules concessions indispensables à l’univers de la course, l’arceau et le siège baquet accompagné de son harnais 4 points sont là pour me rappeler le passé sportif du modèle. [...]
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