Plus qu’un symbole, le Cobra révèle le caractère de la Mustang modifiée par Carroll Shelby : sa piqûre est juste mortelle ! Et notre 350 GT , préparée pour le rallye, est encore plus musclée. De quoi provoquer quelques montées d’adrénaline ! Le gros V8 américain a tonné sur le circuit des Ecuyers, la cavalerie a chargé !
Texte Pierre Gary – Photos Photoclassicracing.com
Si la 350 GT avait pour vocation de contrer la Corvette aux USA, sa cible était un peu différente en Europe. Chez nous, alors que circulaient les Fiat 1500, Peugeot 404 et Opel Rekord qui frôlaient les 80 chevaux, la Shelby visait tout simplement la Ferrari 275 GTB qui présentait des caractéristiques et des performances assez similaires. En revanche, le prix n’était pas le même…
C’est probablement cet exceptionnel rapport coût/performances qui a incité Louis Rustin, petit-fils de l’inventeur de la Rustine, à engager une Mustang Shelby en rallye, précisément notre voiture du jour. En France, seules trois Shelby ont porté des numéros sur les portières : l’une pour Henri Chemin, le patron de la communication chez Ford France, et Claude Lego, qui a terminé carbonisée dans un fossé sicilien lors de la Targa Florio 1967, la deuxième qui sévit dans les courses de côte de l’Est de la France en 1970, pilotée sous le pseudo « Robert » par un dentiste de Dijon, et « notre » auto, châssis 6 S 394, qui disputa par trois fois, toujours pilotée par Louis Rustin, le rallye de Touraine, rebaptisé Critérium en devenant international en 1969, avec pour résultats une troisième place assortie de la victoire en GT en 1968, une troisième place en GT en 1969 et un abandon en 1970, sa dernière sortie. Puis on perd la trace de cette Shelby…
Sauvetage in extremis !
Didier Buhot a tout du pur passionné. Dans sa jeunesse, il a pratiqué l’enduro à haute dose, il a participé à l’organisation du Rallye des 1 000 Pistes qu’il a même disputé en 1984 dans le baquet de droite d’une Visa 1000 Pistes d’usine. La Citroën a mal vécu la réception d’une bosse… Ensuite, il s’est lancé dans la régularité et le VHRS. « J’ai débuté par le Rallye Monte-Carlo Historique en 2000 avec une MGB. Parti la fleur au fusil, j’ai fait l’andouille mais j’étais super content. J’en suis aujourd’hui à ma douzième participation. » Avec un joli titre de gloire puisqu’en compagnie de Jean-Jacques Compas avec une Porsche 914/6, il a gagné en 2006, seul équipage 100 % français ayant remporté l’épreuve à ce jour…
Didier, en 1981, repère une Mustang Shelby dans une station-service. « Elle avait des jantes élargies en tôle et des ailes gonflées mais elle semblait bonne. J’ai essayé de l’acheter, le type ne voulait rien savoir », raconte Didier qui, mois après mois, surveille la voiture. Un beau jour de 1988, la Mustang avait disparu. Didier s’informe : « Le gars de la station m’a avoué que la voiture n’était pas à lui et qu’elle était retournée chez un copain, le véritable propriétaire. Je fonce le voir et arrive à le persuader de me la vendre. Il s’apprêtait à l’engager en autocross ou en fol’car… Il était temps, l’auto a eu chaud ! »
Malgré quelques « retouches » superficielles, la Shelby avait conservé tous ses attributs, dont le moteur et la boîte. C’est à ce stade qu’il découvre qu’il s’agit bien de la 350 GT de Louis Rustin, l’une des trois Shelby françaises vues en course. Didier entreprend donc une restauration complète en prenant soin de conserver l’authenticité et les stigmates de l’auto. […]
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