François Chauche : chaud devant !

Lorsque que l’on pense à François Chauche, l’image d’une Peugeot 104 ZS conduite en pleine dérive vient en premier à l’esprit. Mais la carrière du rallyman ardéchois fut beaucoup plus riche que cela, avec notamment trois titres de champion de France des rallyes terre, ainsi que de nombreux succès sur la glace.
Propos recueillis par Philippe Carles / Photo Archives Echappement

Echappement Classic : D’où vous vient la passion du sport automobile ?
François Chauche : J’habitais en Ardèche, beaucoup de rallyes passaient par là. C’était difficile d’y échapper donc.

Vous avez débuté par le Volant Elf, sur le circuit Paul Ricard, en 1978. Pourquoi ?
Je ne savais pas très bien comment débuter, et cela m’a paru un bon tremplin. Dès les premiers essais, j’ai vu que j’allais plus vite que les autres, et cela m’a encouragé à effectuer les séances qualificatives, en vue de la finale. Tout s’est bien déroulé, jusqu’à celle-ci.

Que s’est-il passé ?
Certains ont jugé que c’était mieux qu’un autre que moi gagne, même si j’avais été le plus rapide sur la piste. Il y a eu « une combine », bien que je ne l’aie pas compris sur le moment même. Mais ce Volant Elf reste malgré tout un très bon souvenir, car Ken Tyrrell était sur le bord de la piste, en tant que membre du jury. Il avait son propre chrono, et il s’était rendu compte que j’avais roulé plus vite que le vainqueur. Après la délibération, il est venu me remonter le moral, et m’a fait promettre de continuer le sport automobile. Je dois beaucoup à ce grand monsieur, pas si « bûcheron » que cela, contrairement à sa légende.

Donc, vous avez persévéré.
Oui, mais au début mon rêve était de disputer de grandes épreuves, comme le Monte-Carlo, le Portugal, le RAC, plutôt que le Championnat de France terre. Je suis donc parti avec ma petite 104 ZS au rallye du Portugal, et là, dans le garage Peugeot, j’ai rencontré Timo Makinen. Il a bien rigolé quand il a vu ma voiture, et il m’a expliqué comment il fallait la préparer… Le rallye s’est bien passé, même si je ne l’ai pas terminé, à cause d’une petite sortie de route dans les dernières spéciales.

Cette année-là, en 1979, vous éclatez d’un coup. Les journalistes spécialisés, les spectateurs, tout le monde ne parle plus que de vous. Cela vous a-t-il surpris ?
En participant au Championnat de France des rallyes terre, qui débutait alors, et dont la vedette était Jean-Luc Thérier, je ne l’avais pas prémédité. En fait, par le biais des abandons des pilotes de pointe, et du partage des points entre les vainqueurs, je me suis retrouvé, au bout de six mois, en tête du championnat, car je remportais toujours ma classe. Personnellement, je trouvais cela très amusant… L’année suivante, les frères Mathiot m’ont bien aidé pour conduire une performante 104 ZS Groupe 2. Xavier Mathiot m’a débloqué un bon budget chez Yacco, tandis que son frère Denis m’a préparé un super moteur. Puis en fin de saison, quelqu’un, chez Peugeot, qui suivait les formules de promotion et m’avait remarqué, m’a bien aiguillé vers l’équipe des concessionnaires Peugeot. [...]

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